Les origines du combat sambo

Le projet sambo était porté par deux célèbres spécialistes russes qui travaillaient au début et au milieu du 20ème siècle – Vasiliy Ochepkov et Viktor Spiridonov.

Vasiliy Ochepkov est né dans l’ile de Sakhaline et a passé son enfance et adolescence au Japon. Il fut l’un des premiers européens à obtenir le degré de maître: 2ème dan de la ceinture noire de judo. Il a reçu cette distinction en 1913 des mains de Jigoro Kano après avoir suivi un cours complet à l’Institut central de Kokodan à Tokyo. Ses élèves sont quasiment tous devenus de célèbres maîtres du sambo soviétique. Malheureusement en 1937 ce maître hors norme fut arrêté sous une fausse inculpation: on l’accusa d’être agent du militarisme japonais. Très peu de temps après il est mort dans une prison.

Le deuxième auteur de sambo est Viktor Spiridonov, ancien officier de l’armée de la Russie tsariste. Dans les années 20-30 du siècle précédent, il a créé son propre système d’autodéfense pour les services spéciaux sur base du jiu-jitsu japonais, de la lutte classique et des boxes anglaise et française.

Ochepkov et Spiridonov n’étaient bien sûr pas les seuls créateurs de l’art martial soviétique. Cependant, ils étaient sans aucun doute à la base de ce processus et leur contribution était des plus importantes.

Dans les années 30 sous le seau du secret on créé un laboratoire d’expérimentation spécial auprès du NKVD à Moscou. Il doit réunir et perfectionner sur le plan pratique de différents systèmes de combat. Ce laboratoire se trouvait à l’adresse suivante: 24-26, rue 2ème Mechanskaya. Ici les officiers du NKVD procédaient aux expérimentations pratiques avec une issue létale (dans la plupart des cas il s’agissait des condamnés à mort) pour détecter les prises les plus efficaces et les méthodes de l’influence physique et psychologique. L’objectif était de se servir des objets qui se trouvaient sous la main: combat avec des couteaux, des prises qui permettent d’étrangler à l’aide des bras et des jambes, des habits, de la corde etc. Les coups de main, de pied, de canne, de bouteille cassée, des jets dangereux et prises douloureuses en positions debout et couchée par terre.

Toutes les archives du NKVD concernant ce sujet sont secrètes même de nos jours. En refléchissant à la manière dont on a réussi à réunir des arts martiaux aussi différents au sein d’un même système, nous ne pouvons dire qu’une chose «Le jeu en valait la chandelle».

Nous ne cautionnons bien sûr pas le fait qu’il y ait eu des expérimentations mortelles avec des prisonniers lors de la création de ce style. Mais c’est du passé et nous ne pouvons pas ne pas mentionner ce fait dans notre livre. Le laboratoire a été fermé en 1945, car les travaux de création du «sambo de combat» (à cette epoque-là on a commencé à l’appeler comme ça) avaient été terminés.

Quand les caractéristiques principales de ce nouvel art martial ont été finalisées, on a décidé d’élaborer sa version allégée. On ne cherchait pas pourtant à attirer des foules à la pratique du sambo, l’objectif étant d’apprendre aux soldats de l’Armée rouge le combat corps à corps. Les services spéciaux ont décidé de ne pas rendre publique la version complète du sambo. Cependant, même sous sa forme allégée, le sambo représente un style efficace du combat corps à corps.


Vasiliy Ochepkov est au centre.




Viktor Spiridonov est au centre.




Un certificat de Kodokan attestant que Vasiliy Ochepkov a obtenu le 1er dan en 1913 et le 2ème – en 1917.


Copyright © 2012 press@stenka.org